Vraiment nouveau ?

Plus j’avançais dans le livre de Heimans et Timms, plus je me demandais ce qu’il y avait de nouveau dans ce qu’ils decrivaient. Le fait que les méthodes participatives soient utilisées à la fois par des causes et des mouvements démocratiques comme par ceux qui ne le sont pas, par des mouvements réac. comme progressistes, par des entreprises autant que par des institutions… montre surtout combien nous parlons là de techniques sans valeurs en soit. Le fait qu’elles soient présentées comme nouvelles tient surtout du contexte numérique qui facilite et organise l’interaction (mais la mobilisation démocratique n’est pas née avec l’Internet, fort heureusement). Mais le fait que Lego soit sorti du marasme en se concentrant sur ses fans, ou qu’Obama comme Trump aient été élus en partie grâce à leur stratégie numérique… ne signifie pas que la mobilisation de la multitude suffise pour changer le monde. Cette ode au nouveau pouvoir parle finalement assez peu de son partage et bien plus des modalités de son exploitation. Un peu d’histoire aurait peut-être montré (ou laissé espérer) que cela ne suffira pas.

Hubert Guillaud

A propos du livre de Jeremy Heimans et Henry Timms, Nouveau (contre) pouvoir, Plon, 2019, 324 pages.

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